« La Communauté terrestre », nouvel essai du philosophe camerounais, propose de repenser l’être comme ouverture à tous et à tout, en puisant en particulier dans les métaphysiques africaines animistes.
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Redéfinissant les limites du vivant et de la technologie à l’ère d’un dérèglement climatique qui engendre peur de l’effondrement et repli sur soi, le philosophe camerounais Achille Mbembe propose, dans La Communauté terrestre, de penser au-delà des frontières. Appréhendée dans son unité comme un corps organique, mais aussi social et politique qui accueille la vie, toutes les vies, humaines et autres qu’humaines, la Terre serait, selon lui, la « dernière utopie » à réaliser.
Qu’est-ce qui caractérise l’ère de l’« anthropo-technocène » dans laquelle, dites-vous, nous sommes entrés ?
La technosphère et la biosphère sont désormais inséparables. Elles se relaient et se nourrissent l’une de l’autre. Pour rendre compte de cette inséparabilité, nous avons besoin d’une conception élargie de la vie, de la communauté et du soin qui intégrerait non seulement les événements typiquement écologiques, mais aussi les phénomènes technologiques. Cela suppose que soient réconciliées deux grandes familles de pensée qui, trop souvent, tendent à s’ignorer, celle de la critique écologique et celle de la critique de la technologie et des objets.