Au Cameroun, le traité de fusion entre les deux principales organisations patronales a recueilli la majorité des suffrages le 11 juillet, malgré des actions en justice intentées par ses opposants.
Après l’approbation du conseil d’administration le 30 mai 2023, les membres du Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) étaient appelés à se prononcer le 11 juillet 2023 sur le traité de fusion avec Entreprises du Cameroun (Ecam). Réunis en assemblée générale extraordinaire, ils ont plébiscité le projet paraphé le 5 avril dernier à 73,7 % de votes favorables contre 25,3 % de suffrages opposés. Un large plébiscite pour Célestin Tawamba confronté à une opposition interne à cette initiative.
Probables recours
« Ce vote induit la poursuite du processus de fusion en conformité avec le chronogramme approuvé », s’est empressé de réagir le « patron des patrons » dans un communiqué.
Ces derniers jours, le projet s’est heurté à un vent de contestation de plus en plus bruyant, avec cinq plaintes déposées auprès des tribunaux de Douala par ses adversaires emmenés par Emmanuel Wafo, le président de la commission économie de l’organisation patronale.
Ces actions en justice qui n’ont pas prospéré, visaient entre autres à récuser le commissaire à la fusion, ou à empêcher la tenue de cette assemblée générale extraordinaire. Il n’est pas exclu que des recours soient intentés.
Référendum pro ou anti-Tawamba
Le feu vert du conseil d’administration obtenu, le processus va pouvoir suivre son cours pour aboutir à la création d’une nouvelle entité, et la désignation de ses dirigeants en fin d’année, période coïncidant également avec la fin du mandat de l’exécutif actuel du Gicam.
S’il ne s’est pas officiellement porté candidat, Célestin Tawamba est présumé avoir l’intention de briguer la présidence de ce patronat nouvelle formule. Une probabilité qui suscite l’ire de ses adversaires qui voient dans ce projet une manœuvre pour contourner la limitation des mandats verrouillée par les textes actuels du Gicam. De fait, le scrutin de ce 11 juillet avait les allures d’un référendum pour ou anti-Tawamba.
Les 400 adhérents de Ecam doivent également valider le traité de fusion ce 12 juillet dans le cadre d’une assemblée générale extraordinaire. Une formalité pour le syndicat patronal dirigé par Protais Ayangma, au sein duquel aucune contestation ne s’est jusqu’à présent exprimée.