La stabilité en politique est l’un des points forts du système au Cameroun. En pariant sur cet octogénaire à un poste clé, le président de la République a choisi l’inertie comme mode de gouvernance. Le prix à payer de cette suprématie d’un homme du troisième âge est insoutenable : manque de renouvellement de la classe politique, perte de capacité d’innovation et de compétitivité.
L’argument d’un nécessaire renouvellement des idées, qui passerait par le rajeunissement des hommes qui les incarnent, s’est toujours vu opposer la dénonciation des discours des membres du parti au pouvoir le RDPC
« on est d’abord jeune dans sa tête, la jeunesse débute à 60 ans », assené par les plus fervents défenseurs du système .
Il est dommage que ce débat soit demeuré stérile, car il met au jour un dysfonctionnement fondamental de la démocratie camerounaise dont le président du parti du RDPC a toujours su tirer profit. Mais, jusqu’à quand ? Le calcul est clair : en cas de vacances du pouvoir, Mr Marcel Niat Njifenji deviendra présidant de la république ,mais dans un discours préparé longtemps à l’avance, viendrait dire qu’il est dans l’incapacité d’assurer la transition…
Mr Marcel Niat Njifenji, président du Sénat camerounais depuis sa mise en fonction en 2013, a dû puiser au plus profond de ses ressources pour assister à son intronisation au Palais des Congrès ce 27 mars 2023. C’est cet homme affaibli que les 100 sénateurs ont, pour des raisons d’équilibres géopolitiques et surtout de calcul politicien, choisi d’en faire la deuxième personnalité de la République.
Vieilli et très amolli par une maladie qui ne cesse de le ronger depuis des années, sa démarche très balbutiante ne fait plus rire personne. Sa voix est devenue quasiment inaudible. Le fait de savoir qu’il dirigera le Cameroun en cas de vacances à la présidence de la République, laisse plus d’un observateur dubitatif. D’ailleurs, au Sénat, depuis plus de trois ans, c’est le premier vice-président Aboubakary Abdoulaye, qui préside les sessions de la chambre haute.
Mr Marcel Niat Njifenji, qui aura 89 ans le 26 octobre prochain, est entré au gouvernement le 7 septembre 1990, comme ministre du Plan et de l’aménagement du territoire. Il cumulait alors avec les fonctions de directeur général de la Sonel à l’ époque . Le 9 avril 1992, il est nommé vice premier ministre chargé des Mines, de l’eau et de l’énergie, en gardant ses fonctions de Directeur général de la Sonel.
Membre du Comité central du RDPC, il a été député puis maire de la commune de Bangangté de 2003 à 2007. En 1984, après la tentative de coup d’Etat, alors qu’il était directeur général adjoint de la Sonel, il a connu la prison de Kondegui pendant huit mois, avant d’être relaxé, aucune charge n’étant retenue contre lui. Au vu de son état actuel, les camerounais et camerounaises se posent plusieurs question