Définitivement radiée du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), la célèbre avocate et femme politique a annoncé la création de son propre parti.
Après des années de tensions au sein du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), le principal parti d’opposition dirigé par Maurice Kamto, Michelle Ndoki en a définitivement été exclue pour son « refus manifeste de se conformer à [s]a ligne politique et à [s]a discipline », a indiqué le directoire, le 13 juillet 2023.
Cette nouvelle sanction intervient après une plainte du secrétaire général du parti. Selon l’instance décisionnelle du MRC, les éléments contre Ndoki sont « graves et suffisants pour motiver la décision d’exclusion ».
Objectif présidentielle de 2025 ?
Il est notamment reproché à l’avocate au barreau du Cameroun d’avoir proféré des « allégations mensongères et diffamatoires » à l’encontre du président national du parti, monsieur Maurice Kamto, sur les réseaux sociaux le 7 juin. Michelle Ndoki est aussi accusée d’avoir « remis en cause l’authenticité des statuts du parti », d’avoir remis en cause la décision du parti de boycotter les élections municipales et législatives de février 2020, ou encore d’avoir « répandu des mensonges » sur les statuts du parti.
Au cours d’une interview sur Canal 2 international, le 16 juillet 2023, soit deux jours après son exclusion du MRC, l’avocate a révélé vouloir lancer « le Mouvement des bâtisseurs du Cameroun (MBC) ». Ce nouveau parti, dont les contours restent à définir, a pour ambition de « conquérir le pouvoir de manière structurée », a-t-elle indiqué. Avec la présidentielle de 2025 en ligne de mire ?
« IL FAUT SORTIR DE CES CARCANS ET CRÉER DES ESPACES DE DISCUSSION ENTRE AMOUREUX DU CAMEROUN »
« Aujourd’hui, je suis libre de bâtir l’avenir avec les enfants de ma terre, projette-t-elle. J’ai rencontré des milliers de Camerounais admiratifs du MRC. Et ce n’est pas cette petite clique de radicaux qui va nous décourager. Que nous soyons militants du Social Democratic Front (SDF), de l’Union démocratique du Cameroun (UDC), du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), des leaders d’associations, de syndicats… Il faut sortir de ces carcans et créer des espaces de discussion entre amoureux du Cameroun », a t-elle estimé.
Accusée de « conspiration » avec le pouvoir
Lors de cet entretien télévisé, Michelle Ndoki a aussi nié la « prétendue » victoire de Maurice Kamto à la présidentielle de 2018. « Je n’ai jamais dit que Maurice Kamto avait gagné les élections. C’est lui qui l’a dit », a-t-elle souligné. Une position qui contraste avec celle qu’elle défendait devant Conseil constitutionnel, lors du contentieux post-électoral d’octobre 2018, où elle avait défendu avec ferveur la victoire de l’opposant camerounais Maurice Kamto.
Depuis 2020, Michelle Ndoki est accusée par des militants de son désormais ex parti de « conspirer avec le gouvernement » pour faire imploser le MRC. En cause, notamment, sa rencontre avec le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, et avec le préfet du Wouri à l’hôtel Sawa de Douala, en décembre 2019. L’avocate avait alors évoqué une simple « visite de courtoisie ».
Lors de ses dernières sorties sur les réseaux sociaux, elle a systématiquement « accusé » les militants du MRC en Europe d’avoir orchestré la mise à sac de l’ambassade du Cameroun à Paris, au lendemain de la présidentielle de 2018. Une sortie qui lui a valu d’être convoquée devant le conseil de discipline du parti, avant d’en être finalement définitivement exclue.