La nomination des directeurs et assimilés sur la base tribale dans les sociétés et établissements publics préoccupe au plus haut sommet de l’Etat. Cette gestion tribale des ressources humaines ne laisse pas le président de la République indifférent. Paul Biya tient à normaliser la gestion du personnel de l’Etat jusqu’à un certain niveau de la hiérarchie. Le but est de mettre de côté le privilège des personnalités nommées d’appartenir à la même ethnie que l’autorité ayant le pouvoir de désignation.
A cet effet, le chef de l’Etat, par le biais du ministre d’Etat secrétaire général à la présidence de la République (Sgpr) Ferdinand Ngoh Ngoh, fait une prescription au Premier ministre. Le chef de l’exécutif camerounais demande au chef du gouvernement de veiller au respect de deux exigences.
Le première est que « les résolutions des conseils d’administration concernant les organigrammes et les nominations des directeurs et assimilés dans les établissements publics et les sociétés à capital public soient (…) soumises à l’approbation préalable de monsieur le président de la République ». Elle laisse supposer que certaines nominations de directeurs ou assimilés échappent encore au contrôle préalable du chef de l’Etat.
La deuxième veut que « les recrutements et la gestion du personnel dans les entreprises et les établissements publics respectent les exigences d’équilibre et de représentativité des composantes sociologiques de la nation ». Ainsi peut-on lire dans une correspondance du Sgpr adressée au secrétaire général des services du Premier ministre en date du 16 juin 2022.
Cette prescription présidentielle découle d’un constat suite à une dénonciation des nominations des ressortissants du Grand Nord effectuées à la Sodecoton.