La nouvelle commission de contrôle interne mise sur pied à l’Assemblée nationale devra veiller sur la production des actes administratifs et parer toute irrégularité. La dernière affaire en date, la fuite des lettres d’un « corbeau » sur lesquelles était apposée la signature du président de l’institution, Cavaye Yeguié Djibril, a fait scandale.
L’affaire des présumées fausses signatures du président de l’Assemblée nationale (PAN), Cavaye Yeguié Djibril, n’a pas fini de faire des vagues au sein de l’institution. Une « commission de contrôle interne de la régularité des actes administratifs soumis à la signature ou à l’approbation du président de l’Assemblée nationale » a été discrètement instaurée le 18 avril. Elle aura pour mission, entre autres tâches, de « vérifier la régularité des actes administratifs soumis à la signature du président de l’Assemblée nationale ».
Cette commission est placée sous la présidence du directeur adjoint du cabinet du PAN, Kainou Tchouloumdar, et composée de quatre hauts fonctionnaires de l’Assemblée : Amin Ahmad Amin, Fru Glays Chi, David Mvondo Nso et Ali Baba Georges.
Lettres virulentes et demandes de service
La création de cette commission fait suite à la diffusion, fin 2022, d’un énigmatique ensemble de correspondances signées de Cavaye Yeguié Djibril à la tête de l’Assemblée depuis 1992 _, qui affirme ne jamais les avoir vues.
Dans ces missives, le « corbeau » s’en prenait parfois de manière virulente à des notables de Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) de l’Extrême Nord. Dans d’autres, il s’attaquait à des ministres tels que celui des marchés publics, Ibrahim Talba Malla, ou encore le député RDPC du Logone-et-Chari, Kamsouloum Abba Kabir. D’autres encore portaient sur des demandes d’emploi, de prestations de service ou de promotions, ici aussi introduites au cabinet du président de l’Assemblée nationale avec la signature de Cavaye Yeguié Djibril, sans que celui-ci soit informé.
Dans le cadre d’une enquête instruite par la présidence de la République du Cameroun, le directeur de cabinet du président de l’Assemblée, Boukar Abdourahim, avait été auditionné le 8 décembre par les éléments de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE).
