Le 25 avril à Abidjan, Alassane Ouattara a dressé le bilan de l’action gouvernementale, se félicitant des résultats obtenus. Cette année, il n’a pas fait d’annonces majeures.
Pendant près d’une heure, Alassane Ouattara s’est adressé aux députés et sénateurs réunis en Congrès à l’hôtel Sofitel, le 25 avril. La séance était présidée par Adama Bictogo, à la tête de l’Assemblée nationale.
Lors de ses deux précédentes adresses à la nation, le président ivoirien avait fait de grandes annonces. En 2020, il avait fait savoir qu’il ne serait pas candidat à la présidentielle organisée la même année, s’engageant à transférer le pouvoir à une nouvelle génération. Quatre mois plus tard, la mort brutale d’Amadou Gon Coulibaly, dont il avait fait son dauphin, l’avait contraint à revenir sur sa décision.
Deux ans plus tard, le 19 avril 2022, il avait officialisé la reconduction de Patrick Achi à la primature. À la surprise générale, il avait également annoncé la nomination de l’ancien gouverneur de la BCEAO, Tiémoko Meyliet Koné, à la vice-présidence de la République, poste resté vacant depuis la démission de Daniel Kablan Duncan, en juillet 2020. « Le vice-président Koné s’est bien intégré à l’équipe de l’exécutif, s’est-il réjoui cette année. Désormais, toutes les institutions de la République sont en place et fonctionnent harmonieusement. »
Devant le Congrès, le chef de l’État a dressé un bilan de l’action du gouvernement en matière de sécurité, d’éducation, de santé, d’infrastructures, de diplomatie ou encore d’agriculture. Il s’est réjoui des résultats enregistrés sur le plan du développement social et a félicité les ministres concernés.
« Lors de son message à la nation le 31 décembre 2022, Alassane Ouattara avait déclaré 2023 « année de la jeunesse ». Il a donc énuméré les actions qui ont depuis été entreprises en sa faveur, notamment l’adoption du « programme jeunesse du gouvernement » pour la période 2023-2025. « La mise en œuvre de ce programme est évalué à plus de 1118 milliards de francs CFA. Il permettra de créer des opportunités et de toucher près d’1,5 millions de jeunes dans le cadre de programmes d’insertion professionnelle. C’est donc un véritable plan Marshall pour ceux qui sont l’avenir de ce pays », a déclaré le président ».
Il s’est également félicité de perspectives économiques favorables, rappelant qu’en 2023 le taux de croissance du PIB devrait atteindre les 7,2 % quand l’inflation devrait baisser à 3,7 %. Le chef de l’État a également souligné les efforts consentis sur le plan sécuritaire pour l’équipement et la formation des forces de défense et de sécurité, afin de faire face au banditisme, au trafic de drogue et à la menace jihadiste dans les zones frontalières.
« « Nos actions pour renforcer la cohésion sociale et décrisper la vie politique nationale se poursuivent à travers notamment la mise en œuvre des recommandations de la 5e phase du dialogue politique« , a ajouté Alassane Ouattara. Ces dernières semaines, les partis d’opposition ont pourtant regretté des lenteurs dans leur mise en œuvre. Le 8 février dernier à Yamoussoukro, à l’occasion de la remise du prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, l’ancien président Henri Konan Bédié avait estimé que la Côte d’Ivoire « [peinait] encore à engager un dialogue franc et sincère » ».
Parmi les annonces d’Alassane Ouattara, on peut noter la future prise en compte du Sénat dans le financement des partis politiques. « J’ai instruit le ministre de l’Intérieur et celui des Finances de proposer une modification de la loi afin de permettre aux groupes parlementaires au Sénat de bénéficier de ces financements » », a-t-il expliqué.
Enfin, il a proposé l’examen de la modification de deux articles de la Constitution, relatifs aux parlementaires. La première vise l’instauration de deux sessions ordinaires du Parlement, de janvier à juin et d’octobre à décembre, marquant ainsi un retour à l’ancien fonctionnement d’avant 2016. Les vacances des parlementaires devraient ainsi coïncider avec celles du gouvernement, en août.
La deuxième modification permettrait la tenue de l’élection des députés et des sénateurs au cours du dernier trimestre, après la présidentielle.