En Côte d’Ivoire, 26 personnes accusées de trouble à l’ordre public ont été condamnées ce jeudi 9 mars au soir par le tribunal des flagrants délits à deux ans de prison. Ils étaient mis en cause pour un rassemblement de soutien à Damana Pickass, le secrétaire général du parti d’opposition PPA-CI, lors de sa convocation devant le juge d’instruction le 24 février dernier.
C’était une audience éprouvante, qui s’est poursuivie jusque tard dans la soirée. Les 27 prévenus, hommes et femmes de tous âges, ont dû comparaître un par un devant la Cour… puis tous ont dû écouter ensemble, debout, le réquisitoire et les plaidoiries durant près de deux heures.
La procureure a d’abord rappelé que la convocation de Damana Pickass était « personnelle » et n’aurait pas dû donner lieu à un attroupement. Elle a dénoncé une « campagne » menée sur les réseaux sociaux, appelant ses soutiens à converger vers le cabinet où il était convoqué, afin de faire pression sur le juge d’instruction. Et elle a requis 36 mois de prison ferme pour tous les prévenus… Un seul a finalement été acquitté, les 26 autres ont été condamnés à deux ans de prison ferme.
À la sortie du tribunal, la défense s’est dite surprise et déçue, et a évoqué un procès à coloration politique. « C’est inacceptable, nous confie Maître Sylvain Tapi. Je n’ai jamais vu qu’on puisse condamner quelqu’un à une peine de prison sans qu’il y ait eu d’infraction pénale. Je voudrais faire le constat simplement avec vous que les personnes qui ont été condamnées sont toutes membres du PPA-CI. Ça, c’est un fait, c’est indéniable. La seule personne qui a été acquittée, c’est une personne qui ne s’est pas réclamée membre du PPA-CI. »
La défense a déjà annoncé son intention de faire appel dans les prochaines semaines.