Le fichier électoral compte près de 8 millions d’électeurs. C’est l’annonce faite ce samedi 20 mai à Abidjan par la Commission électorale indépendante qui rencontrait les partis politiques pour leur remettre la liste électorale provisoire. À peine remise, cette liste suscite déjà des polémiques : le Parti des peuples Africains conteste l’absence de son l’ex-président Laurent Gbagbo de ce fichier.
D’après la Commission électorale indépendante, au cours de cette révision, près de 715 000 nouvelles demandes d’inscription ont été reçues. La CEI dit avoir relevé de nombreux cas de fraudes concernant, notamment, des changements de domiciles. Ou encore à travers des démarches faîtes en ligne : sur 36 000 demandes de changement de lieu de vote effectuées sur internet, seulement 9 000 ont été jugées régulières. Près de 53 000 personnes décédées ont été radiées du fichier. À cela s’ajoutent 517 personnes qui ont perdu leurs droits civiques.
La Commission électorale estime avoir obtenu un fichier fiable pour les élections locales du 2 septembre. Ibrahime Kuibiert Coulibaly, le président de la CEI : « La liste électorale provisoire compte 8 016 796 électeurs. Le but final de cette détermination de nous tous est de contribuer à créer un processus électoral transparent et fiable, tout est fait pour éviter l’arbitraire des décisions. »
L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo reste radié de la liste électorale, publiée samedi 20 mai, et ne pourra pas voter aux élections locales prévues le 2 septembre. En réaction à cette décision, son parti, le PPA-CI, a convié, « vu la gravité de la situation », la presse nationale et internationale.
« C’est en 2020 que le président Gbagbo a été radié de la liste électorale. L’avocat du président Gbagbo a saisi la Commission électorale pour nous demander des comptes. Nous leur avons expliqué qu’une décision de justice a été mise à la disposition de la Commission. Décision dans laquelle le président Gbagbo est déchu de ses droits civiques et politiques. Le tribunal du Plateau les a déboutés. Voilà comment le président Gbagbo ne se trouve pas sur la liste. »
Si Laurent Gbagbo a été acquitté par la justice internationale de crimes contre l’humanité commis lors de la crise post-électorale de 2010-2011, il reste sous le coup d’une condamnation à vingt ans de prison en Côte d’Ivoire pour le « braquage » de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) en 2011. Malgré la grâce accordée par le président Alassane Ouattara l’an dernier dans cette affaire, il reste déchu de ses droits civiques et politiques.
« Injuste »
« Samedi 20 Mai, lors de la publication de la liste électorale à Abidjan, Sébastien Dano Djédjé, un cadre du Parti des peuple africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), la formation de Laurent Gbagbo, a dénoncé une décision « injuste ». « Cela remet en cause la crédibilité de la Commission électorale indépendante (CEI). Le processus électoral perd de sa crédibilité », a-t-il ajouté avant de quitter la cérémonie avec la délégation du parti.
« On ne s’acharne pas sur Laurent Gbagbo. La CEI ne fait qu’exécuter ce que la loi dit », a répondu le président de la commission, Kuibiert Coulibaly. Quelque huit millions d’électeurs sont appelés aux urnes le 2 septembre prochain pour renouveler les conseils municipaux et régionaux de la Côte d’Ivoire. »