C’était le grand retour de Donald Trump en prime time sur CNN, et cela n’était pas arrivé depuis 2016 pour cette chaîne d’information abondamment conspuée par l’ancien président. C’était aussi la première apparition de Donald Trump depuis qu’il a été reconnu responsable d’agression sexuelle par un tribunal de New York.
Donald Trump, candidat à sa réélection, était invité pour participer à un échange avec des électeurs de la primaire républicaine dans le New Hampshire. Au lendemain de sa condamnation pour agression sexuelle, Donald Trump s’est offert un prime time sur CNN, cette chaîne de gauche qu’il aime tant détester, rapporte notre correspondant à Miami, David Thomson. Craignez-vous que cette affaire vous discrédite auprès des électeurs, lui demande la journaliste Kaitlan Collins ? « Au contraire, répond Donald Trump. Cela n’a fait qu’améliorer mes sondages. »
L’ancien président, grand favori de la primaire républicaine, n’hésite pas au passage à moquer sa victime qui l’accuse de viol, sous les applaudissements de ses partisans. « Ils font ça pour interférer avec les élections. Cette femme, je ne la connais pas, je ne l’ai jamais rencontrée, je n’ai aucune idée de qui elle est, son chien s’appelle vagin », lance-t-il.
Donald Trump, condamné pour agression sexuelle, refuse toujours de reconnaître sa défaite à la dernière présidentielle. « Les élections étaient truquées », répète-t-il en boucle. Et quand la journaliste lui demande s’il s’engage à accepter le résultat de la prochaine présidentielle, M. Trump refuse. « Sauf, dit-il, si ces élections sont honnêtes. »
Attaques contre Joe Biden
Le choix du New Hampshire ne devait rien au hasard. Cet État frontalier du Canada est parmi les premiers à organiser ses primaires républicaines début 2024. Une victoire garantirait à Donald Trump un élan précieux pour la suite de sa campagne.
Devant un public acquis à sa cause et souvent hilare – des électeurs ayant l’intention de voter à la primaire républicaine –, l’ancien président a commenté pêle-mêle plusieurs dossiers brûlants de l’actualité américaine comme l’immigration ou le droit à l’avortement. Il s’est par ailleurs montré extrêmement évasif sur la guerre en Ukraine, refusant de dire concrètement s’il souhaitait une victoire de Kiev ou de Moscou.
L’ancien locataire de la Maison Blanche a multiplié les attaques contre son successeur Joe Biden, son possible rival en 2024, assurant qu’il était « sérieusement en train de lui mettre la pression ». Cet échange a souvent été tendu sur la forme. « Vous n’êtes pas quelqu’un de bien », « vous ne savez pas de quoi vous parlez ». L’ancien président a plusieurs fois injurié la modératrice Kaitlan Collins, étoile montante de CNN.
Sous sa présidence, le milliardaire avait multiplié les coups d’éclats contre les médias, et particulièrement CNN, qualifiés d’ « ennemis du peuple ». En octobre dernier, l’ancien président avait même porté plainte contre la chaîne, qu’il l’accusait de l’avoir diffamé pour le dissuader de se présenter à l’élection de 2024.