Les groupements de gestion vont recevoir une nouvelle allocation de 100 à 160 M€ à déployer d’ici la fin de l’année.
Les assureurs et la Caisse des Dépôts (CDC) passent des promesses à l’acte. Après des discussions sous l’égide de Bercy, douze investisseurs ont finalisé une rallonge au fonds de place « Obligations Relance » lancé fin 2021, a appris Capital Finance. « Après le succès du déploiement de la première tranche et pour répondre aux besoins des PME et ETI, les assureurs ont décidé de déployer une seconde tranche à hauteur d’1,1 milliard d’euros », confirme Franck Le Vallois, directeur général de France Assureurs.
Fin 2021, 19 assureurs et la CDC avaient doté le fonds de 1,7Md€. Selon nos informations, 1,355 Md€ d’euros d’obligations relance a déjà été investi au bénéfice de 151 entreprises avec des montants en cours de déploiement de 110M€ et en cours d’étude de 310 M€. « La quasi-totalité de la première tranche d’1,7 M€ a été déployée à ce jour », résume Franck Le Vallois.
11 assureurs et la CDC
Tous les investisseurs de la première tranche ne remettent pas au pot. Société Générale Assurances, le Conservateur, CNP Assurances, Crédit Agricoles Assurances, Macif, Abeille Assurances, Allianz France, Covéa, BNP Paribas Cardif, Axa France ou encore la CDC ont de nouveau participé à la levée de fonds. Maif, Neuflize Vie, Generali ou Mutuelle de Poitiers ont passé cette fois-ci leur tour, a appris Capital Finance.
FundRock pilote ce fonds aux côtés de 7 gérants, Amundi, Bpifrance Investissement, Eiffel, Eurazeo, Siparex, Tikehau et Turenne, qui regroupent, via des partenariats, un total de 33 acteurs du non-coté. Précisément, le fonds, qui bénéficie de la garantie de l’Etat à hauteur de 30 %, représente 90 % des obligations alors que les 10 % d’obligations restantes, non garanties par l’Etat, sont détenues par les sociétés de gestion et les investisseurs. Chaque groupement recevra, dans le cadre de cette deuxième tranche, une allocation comprise entre 100 M€ et 160M€ à déployer avant le 31 décembre 2023.
Hausse des taux
Les obligations relance sont des obligations subordonnées assimilables à des quasi-fonds propres visant à accompagner dans leur croissance les PME et ETI affectées par la crise du Covid-19. Elles sont destinées aux sociétés n’ayant pas ouvert précédemment leur capital à un acteur financier. Le montant financé est plafonné à 12,5 % du chiffre d’affaires 2019 pour les PME et 8,4 % pour les ETI pour des tickets compris entre 2 M€ et 100 M€.
L’obligation Relance, d’une maturité de huit ans, est remboursable in fine ou à tout moment à l’initiative de l’émetteur après deux ans. Le groupe d’événementiel GL Events a par exemple souscrit une obligation relance auprès d’Amundi fin 2022 pour presque 50 M€ tout comme le le spécialiste de la location de matériel Kiloutou auprès d’Eiffel Investment Group.
La fourchette de taux, initialement comprise entre 5 % et 7 %, n’est toutefois plus la même. « L’évolution de l’environnement de marché a été prise en compte », indique Franck Le Vallois. La nouvelle fourchette augmente de 100 à 150 points de base par rapport aux conditions de la première tranche à la fourchette initiale. » Cette légère amélioration pour les investisseurs ne devrait pas réduire l’attrait pour cette dette subordonnée à huit ans à un taux proche de celui de la dette senior.