La décision a été prise par la consule générale à Dakar, Nathalie Node. Pour répondre aux directives de Paris et donc traiter en priorité les requêtes portant sur les titres de séjour de type « étudiant », la consule s’est résolue à fermer temporairement le guichet chargé d’accorder les visas de courte durée pour raison touristique ou familiale. En cause : un manque de ressources internes conséquent qui perdure depuis la fin de la pandémie de Covid-19.

Le consulat compte actuellement quatre personnes chargées du traitement de ces demandes, soit trois postes équivalent temps plein en moins par rapport à 2020. Deux d’entre eux ont été supprimés au plus fort de la pandémie et n’ont pas été renouvelés depuis. La vacance du troisième est liée au départ d’un agent mis en cause dans une affaire de trafics de visas l’été dernier, qui n’a jusqu’ici pas été remplacé. L’impact de leur absence est de taille : en moyenne, chaque agent traite entre 80 et 100 demandes de visa par jour.

Task force fantôme

Cette carence d’effectifs avait conduit Nathalie Node à réclamer la création de deux nouveaux postes lors de sa prise de fonction en septembre. Une demande pour l’heure restée vaine. Au même moment, la cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, avait pourtant annoncé la création de 100 postes supplémentaires, dont une vingtaine étaient censés être regroupés au sein d’une task force volante dédiée aux affaires consulaires. Reste qu’aucune mission de renfort n’a été détachée à Dakar depuis.

La situation pourrait susciter des frictions avec les autorités sénégalaises, alors même que plusieurs collectifs locaux dénoncent vivement les difficultés rencontrées par la population à obtenir des visas pour l’Hexagone. Le sujet avait déjà été directement abordé il y a quelques mois par la ministre des affaires étrangères, Aïssata Tall Sall, avec la diplomatie tricolore.

Côté français, le dossier est également suivi de près par le député de la 9e circonscription des Français de l’étranger, Karim ben Cheïkh (Nupes). Ce dernier a interpellé Catherine Colonna sur l’état des ressources humaines dans les consulats par l’intermédiaire d’une question écrite le 6 juin.