Plusieurs membres de l’équipe de handball du Burundi âgés de 17 ans, et qui participaient aux championnats du monde des moins de 19 ans en Croatie, ont été retrouvés en Belgique. Selon la secrétaire d’État belge à l’Asile et la Migration, les jeunes athlètes ont déposé une demande d’asile.
Plusieurs jeunes handballeurs burundais portés disparus en Croatie le mois dernier alors qu’ils participaient au Mondial des moins de 19 ans ont déposé une demande d’asile en Belgique. L’information est venue de la secrétaire d’État belge à l’Asile et la Migration, Nicole de Moor. Sans préciser le nombre exact des joueurs présents sur le sol belge, Nicole de Moor a indiqué à l’agence de presse Belga, qu’il s’agissait d' »une grande partie de l’équipe ».
Ces athlètes de 17 ans avaient soudainement disparu le 9 août à Rijeka, ville portuaire de l’ouest de la Croatie, alors qu’ils étaient venus participer au Championnat du monde junior. La police croate avait précisé que ces 10 jeunes hommes, « nés en 2006 », avaient quitté les locaux d’une cité universitaire de Rijeka où ils étaient logés, et qu’ils étaient « partis dans une direction inconnue ».
Le choix de la Belgique n’est pas un hasard. Ancienne puissance coloniale au Burundi, le pays héberge une importante communauté de Burundais et de Belges d’origine burundaise. En outre, en 2022, plus de 5 500 Burundais ont effectué une première demande d’asile dans un pays de l’Union européenne (UE), soit six fois plus que l’année précédente où ils étaient 951, selon les statistiques de l’Agence de l’UE pour l’asile. En juillet, le Burundi était la troisième nationalité représentée en nombre de demandes d’asile en Belgique.
Reste à savoir si ces athlètes pourront rester. « Ils relèvent de la responsabilité de la Croatie », a précisé Nicole de Moor, au regard de la circulaire Dublin qui stipule que la demande d’asile doit être examinée par le premier pays d’entrée dans l’UE. La Croatie est un pays membre de l’UE et de l’espace Schengen, pour lequel ils bénéficiaient vraisemblablement d’un visa de court séjour. « Nos services prennent donc contact avec la Croatie pour organiser leur retour, ce qui n’est possible que s’ils sont majeurs », a poursuivi la secrétaire d’État.
Test osseux pour déterminer leur âge
Un test d’âge par scintigraphie osseuse pourrait être pratiqué. Les mineurs sont expulsables sur le sol européen.
Le réseau d’hébergement des demandeurs de protection internationale est actuellement saturé en Belgique, au point que l’accueil des hommes seuls a été suspendu pour privilégier celui des familles avec enfants. La secrétaire d’État entend ainsi « éviter absolument que des enfants se retrouvent à la rue en hiver ».
Le gouvernement belge affirme depuis des mois « prendre sa part » des flux migratoires d’entrée dans l’UE, réclamant une meilleure répartition des demandeurs d’asile entre pays membres.
Pour l’instant, le nombre de demandes d’asile est sensiblement le même qu’à la même période l’an dernier. D’après les chiffres du Commissariat général aux réfugiés et apatrides (CGRA), du 1er janvier au 31 juillet, 18 311 personnes ont déposé l’asile en Belgique, contre 19 098 à la même période en 2022. Cette année-là, la Belgique a enregistré un nombre record de demandeurs d’asile, avec plus de 36 000 dossiers déposés – le dernier record remontait à 2015 avec près de 43 000 demandeurs d’asile.