Les forces de l’ordre marocaines ont arrêté dans la nuit de dimanche à lundi 1 110 migrants qui tentaient d’entrer illégalement dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla. Une partie d’entre eux est originaire du Maroc, mais aussi d’Algérie, de Tunisie et du Yémen.
L’armée marocaine a intercepté dans la nuit du Nouvel an plus d’un millier de migrants dans le nord du pays qui tentaient de rejoindre les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, selon un communiqué officiel de l’Etat-major général des Forces armées royales (FAR), relayé par l’agence MAP.
Un total de 1 110 migrants ont été interceptés, dans la nuit de dimanche à lundi, lors de plusieurs opérations, dans les villes de Nador, frontalière de Melilla, M’diq et Fnideq, non loin de Ceuta.
L’armée a précisé que les 175 migrants appréhendés à Nador sont originaires du Maroc, d’Algérie, de Tunisie et du Yémen.
Les autorités n’ont pas précisé les nationalités des 935 autres.
Ceuta et Melilla, seules frontières terrestres avec l’UE en Afrique
Les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla représentent les seules frontières de l’Union européenne sur le continent africain. Très régulièrement, de jeunes Marocains et exilés subsahariens tentent d’y entrer à pied, en bateau ou à la nage dans l’espoir de rejoindre ensuite l’Espagne continentale.
En juin 2022, une tentative massive d’entrée à Melilla et l’usage disproportionné de la force par les polices marocaines et espagnoles avaient conduit à la mort de 23 migrants. Pointés du doigt, le Maroc et l’Espagne ont toujours nié tout usage excessif de la force, accusant même les migrants d’avoir été « violents » envers leurs policiers. Selon le rapport d’une mission d’information marocaine publié un mois après le drame, les 23 migrants seraient morts par “asphyxie mécanique”, à cause de bousculades et de mouvements de foule. Et certains, en tombant de la clôture métallique.
Le 23 décembre 2022, après six mois d’enquête, la justice espagnole a classé l’affaire « sans suite ». Le Maroc, de son côté, a condamné une quinzaine de migrants à des peines de prison pour « entrée illégale » au Maroc, « désobéissance » et « dégradation de biens publics ».
L’Espagne peine à gérer le flux migratoire arrivant à ses portes. Outre les enclaves aux Maroc, son archipel des Canaries, en face du Maroc, fait face cette année à sa pire crise migratoire depuis 2006. Au 15 novembre, 32 436 migrants sont arrivés sur les îles espagnoles de l’Atlantiques, soit un bond de 118% par rapport à la même période une année auparavant, selon le ministère de l’Intérieur.