Le lundi 27 Novembre 2023 débute l’examen du projet de loi immigration en commission des lois à l’Assemblée nationale et la majorité – relative – présidentielle souhaite tout essayer pour ne pas avoir recours au 49.3.
Gérald Darmanin le répète sur tous les tons : il ne veut pas faire adopter sa loi immigration via le 49.3, alors que son projet arrive lundi 27 novembre en commission des lois à l’Assemblée. Dans la majorité ils sont nombreux à être sur la ligne du ministre de l’Intérieur : il faudra aller au vote, quitte à perdre, insistent des ministres et des députés. Perdre quand on est en majorité relative ça fait partie des risques, relativisent ils. « Il faut surtout arrêter de parler d’un possible 49.3, martèle un député, ça pousse LR à se radicaliser ». L’objectif c’est d’aller au vote et de l’emporter en mettant la droite face à ses responsabilités.
À droite justement il y a eu du mouvement ce week-end. Malgré l’intransigeance affichée par les dirigeants, 17 députés LR se montrent constructifs dans le journal La Tribune. Un « bon signal » juge un proche de Gérald Darmanin. « Nous ne pourrons apporter nos suffrages que si prévaut l’esprit du projet voté par le Sénat », écrivent ces 17 députés. Ils mettent la pression sur la majorité pour qu’elle ne détricote pas toutes les mesures durcies par les sénateurs.
La majorité compte aussi sur les abstentionnistes
Mais il y aura forcément du détricotage car l’Aide médicale d’État sera rétablie et la régularisation des travailleurs sans-papiers sera assouplie, sinon c’est l’aile gauche de la macronie qui risque de faire défaut. Certains de ces députés LR constructifs pourraient toutefois finir par s’abstenir à défaut de voter pour le texte. Décrocher des abstentions ici et là, ça fait partie intégrante de la stratégie de la majorité pour aboutir.
Les macronistes ne s’en cachent pas, ils seront intraitables avec LR : « on peut faire confiance à Darmanin, s’amuse un conseiller de l’exécutif, il se chargera de faire savoir quels députés de droite votent contre une loi qui facilite les expulsions, ça va mal se passer face à leurs électeurs ». Encore faut-il que la loi passe. L’enjeu est énorme « S’il y a un 49.3, Darmanin est cramé, s’il y a un vote et qu’il perd, il est cramé… mais s’il gagne, il devient intouchable », selon une ministre.