La première ministre italienne, Giorgia Meloni, craint qu’un effondrement économique du pays accroisse les départs de migrants vers les côtes européennes.
L’Italie souhaite que le Fonds monétaire international (FMI) commence à octroyer des financements à la Tunisie sans poser de conditions, a déclaré à Rome, jeudi 13 avril, le ministre des affaires étrangères, Antonio Tajani.
« Notre proposition est de commencer à financer la Tunisie, à travers le FMI, et de verser, après une première tranche, une seconde tranche avec la progression des réformes », a-t-il détaillé lors d’un point presse à l’issue d’une rencontre avec son homologue tunisien, Nabil Ammar. Mais ces tranches ne doivent pas être « totalement conditionnées à la conclusion du processus des réformes », a souligné M. Tajani. « Le ministre m’a assuré que les réformes se poursuivent », a-t-il précisé.
Le président tunisien, Kaïs Saïed, a rejeté la semaine dernière les diktats du FMI, qui conditionne l’octroi d’un prêt à la Tunisie à des réformes économiques et à la levée de certaines subventions étatiques. En ce qui concerne le FMI, les diktats provenant de l’étranger et qui ne mènent qu’à davantage d’appauvrissement sont inacceptables, a déclaré M. Saïed le 6 avril. Les dirigeants européens, dont la première ministre italienne, Giorgia Meloni, craignent qu’un effondrement économique de la Tunisie accroisse les départs de migrants vers les côtes européennes. Jeudi à Rome, son ministre des affaires étrangères a estimé que « tous les messages sceptiques ou non positifs par rapport à la Tunisie […] n’aident pas l’économie tunisienne et donc nourrissent tous les fléaux, y compris la migration illégale. Aider l’économie tunisienne, c’est lutter aussi contre la migration, a-t-il conclu.
La Tunisie, endettée à environ 80 % de son PIB, a obtenu un accord de principe du FMI, mi-octobre, pour un nouveau prêt de près de 2 milliards de dollars (environ 1,8 milliard d’euros) afin de l’aider à surmonter la grave crise financière qu’elle traverse. Mais les discussions sont dans l’impasse, faute d’engagement ferme de la Tunisie à mettre en œuvre un programme de réformes pour restructurer les plus de 100 entreprises publiques lourdement endettées et lever les subventions sur certains produits de base.