Le réseau de recherche international (IRN), Recherche, expertise scientifique et savoirs pour la gestion durable des terres et des territoires de la Grande muraille verte ( RESET GMV) a été officiellement lancé les 25 et 26 avril à Djibouti. Organisé conjointement par l’Instiut de recherche pour le développement (IRD-France) et le Centre d’études et de recherche de Djibouti (CERD) avec leurs partenaires scientifiques, l’évènement a réuni pendant deux jours plus de 150 acteurs clés de la mise en œuvre de la Grande muraille verte (GMV).
Coordonné par l’IRD, ce réseau interdisciplinaire de laboratoires français et étrangers a vocation » à offrir un cadre de mobilisation pour la gestion durable des terres et des territoires dans la zone de la GMV. L’IRN RESET GMV s’inscrit pleinement dans les objectifs de développement durable (ODD) de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et de l’Accord de Paris « , expliquent les organisateurs dans un communiqué publié à l’issue des travaux de ce meeting scientifique.
Le réseau vise également à favoriser les échanges multi acteurs afin de développer la mobilisation de la communauté scientifique pour faire émerger des projets interdisciplinaires.
» Il nous faut travailler ensemble et apporter notre connaissance scientifique, favoriser les échanges entre chercheurs et garantir un enrichissement mutuel. Djibouti s’engage pleinement pour assurer un véritable partenariat. Il faut donner de la visibilité à notre action et ne pas rester inactifs « , a indiqué Nabil Mohamed Ahmed, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche de Djibouti.
Le réseau RESET GMV regroupe plus de 150 chercheurs, 17 universités et centres de formation et de recherche du Sud et du Nord intégrant 22 équipes de recherche du Sud, 15 unités de recherche du Nord et 4 laboratoires mixtes internationaux de l’IRD. Il s’articule autour de quatre grands domaines de recherche : les sciences agronomiques, les sciences de la Terre et de l’univers, les sciences de l’environnement et des sociétés et les sciences des données.
Valérie Verdier, présidente directrice générale de l’IRD, a rappelé l’importance de » mettre en réseau l’ensemble des partenaires qui travaillent en recherche et développement autour de la Grande muraille verte pour avancer vers des solutions durables au service des populations locales «
L’IRN RESET GMV a pour objectif principal de structurer, renforcer et rendre visible une communauté de recherche interdisciplinaire, active et engagée avec les différentes coalitions nationales et régionales pour agir de façon coordonnée à l’atteinte des objectifs de la GMV. En outre, les scientifiques entendent fonctionner en synergie avec la réalité des situations locales.
» Le but de ce réseau est d’accompagner le programme de la Grande muraille verte dans la mise en œuvre de la gestion des terres, dont l’objectif est notamment de réhabiliter 100 millions d’hectares de terres, de créer 10 millions d’emplois et de séquestrer 250 millions de tonnes de CO2 « , a précisé Oumarou Malam Issa, directeur de recherche à l’IRD, spécialisé en sciences du sol.
Le réseau entend par ailleurs soutenir les initiatives de recherche intégrées et interdisciplinaires, ainsi que les actions de coopération scientifique Sud Nord et Sud-Sud, le renforcement des capacités, l’échange et le partage de données, la formation et la diffusion des connaissances pour une coordination et une mise en œuvre efficace des activités et des politiques de la GMV.
» De nombreux pays expriment leur souhait d’adhérer à l’initiative de la Grande muraille verte. Les problématiques soulevées sont réelles et concernent presque l’intégralité du continent africain « , a expliqué Thiam Sakhoudia, chef de service Recherche et Développement de l’Agence panafricaine de la Grande muraille verte (APGMV).
Initiative de reboisement d’un cordon de 7 000 km de long et 15 km de large, de l’Atlantique à l’océan Indien lancée par les présidents sénégalais et nigérian en 2007 et adoptée par l’Union africaine, la Grande muraille verte est aujourd’hui pilotée par l’Agence panafricaine de la Grande muraille verte. Initialement pensée comme un projet de reforestation visant à enrayer la dégradation des sols et des ressources hydriques, cette initiative pionnière, investie par une vingtaine de pays du continent, a pris une dimension plurielle.
Les zones arides de la Grande muraille verte abritent plus de 2 milliards de personnes, dont la majorité vit sous le seuil de pauvreté. Ces zones jouent un rôle important dans le système de production agricole et la biodiversité terrestre avec 44 % des terres cultivées, 50 % des terres pastorales et 46 % du carbone global stocké. Dans ce contexte, l’objectif principal de la Grande muraille verte est de contenir les effets du changement climatique et de lutter contre la dégradation des terres et la pauvreté en zone sahélo saharienne.
Le lancement de ce réseau revêt ainsi une importance toute particulière, comme le rappelle Jalludin Mohamed, directeur général du Centre d’études et de recherche de Djibouti (CERD) : » Nous sommes aujourd’hui réunis à Djibouti pour répondre aux nombreuses difficultés que les populations vivent sur leur territoire. À l’issue de ces deux jours de séminaire, un véritable cahier des charges sera mis en place pour réaliser les objectifs fixés. Nous devons nous donner les moyens de réussir « .