Chef présumé du commando qui a assassiné le journaliste Martinez Zogo, cet officier de la DGRE, resté dans l’ombre pendant des années, est aujourd’hui au cœur de l’affaire d’État qui ébranle le Cameroun.
Huit mois après son incarcération dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du journaliste Martinez Zogo, l’ancien directeur des opérations de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE), Justin Danwe, n’a toujours pas été auditionné par le juge d’instruction, le lieutenant-colonel Sikati II kwamo Aimé Florent. Ce dernier a pourtant convoqué à deux reprises celui qui est soupçonné d’être l’architecte de l’opération, qui, à chaque fois, a patienté des heures en salle d’attente avant d’être ramené en cellule.
Le patron de la DGRE Léopold Maxime Eko Eko, lui aussi emprisonné, attend pourtant avec impatience l’audition de Danwe. Il espère que son ancien subalterne, qui l’avait impliqué dans l’assassinat lors de précédents interrogatoires, se rétracte devant le juge.
Un rapport de la commission mixte police gendarmerie produit en février, quelques jours après l’assassinat, disculpait en effet Eko Eko. Le document était arrivé en août sur le bureau du juge, avant l’audition du maître espion. Malgré cela, sa détention provisoire a été renouvelée le 4 septembre, ainsi que celle du commanditaire présumé de l’assassinat, l’homme d’affaires Jean-Pierre Amougou Bélinga.