Selon les informations reçu dans notre rédaction, le président de la transition du Gabon et tombeur d’Ali Bongo Ondimba devrait s’entretenir prochainement avec le présidant de la république du Cameroun Paul Biya à Yaoundé.
Après la Guinée équatoriale, le Congo Brazzaville, la Centrafrique, le Tchad et la RD Congo, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, toujours en quête de légitimité, poursuit sa tournée en Afrique centrale et se rendra pour la première fois en tant que chef de l’État au Cameroun. Cette visite devrait avoir lieu après son déplacement au Rwanda, le 16 octobre 2023.
Cette rencontre avec le présidant de la république du Cameroun Paul Biya est préparée depuis des semaines par Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence et Samuel Mvondo Ayolo, directeur du cabinet civil de la présidence. Et, côté gabonais, par le secrétaire général de la présidence, Guy Rossatanga-Rignault. Lors de ce futur tête-à-tête entre le doyen de la sous-région et le nouvel homme fort du Gabon, plusieurs questions sensibles seront abordées.
Réintégration
Il s’agit d’abord d’évoquer la suspension du Gabon de l’Union africaine (UA), le 31 août, et de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), le 4 septembre. Le général de brigade souhaite donc de nouveau plaider pour un allègement des sanctions contre son pays et obtenir la réintégration de celui-ci au sein de ces instances. Cette première visite en terre camerounaise sera ensuite l’occasion pour le nouveau dirigeant gabonais d’expliquer au « doyen » de la sous-région les raisons de son coup d’État, comme il l’a fait auprès des autres présidents à qui il a rendu visite.
Paul Biya et la famille Bongo ont toujours entretenu de très bonnes relations et les économies des deux pays avaient été directement touchées par le coup d’État du 30 août 2023. Le 25 septembre 2023, le ministre de la Communication du Cameroun, René Emmanuel Sadi, faisant allusion au putsch contre le régime d’Ali Bongo Ondimba, avait d’ailleurs « condamné sans réserve toute prise de pouvoir par des voies anticonstitutionnelles ». Selon des sources proches de la présidence, Yaoundé entretenait, depuis, des rapports distants avec les nouvelles autorités gabonaises. « Il était prévu qu’après la Centrafrique, il se rende au Cameroun, mais la présidence de la République lui a demandé d’attendre », confie une source.