Alors que l’Assemblée générale de l’ONU bat son plein à New York, le président camerounais n’a une nouvelle fois pas fait le déplacement. Son absence est devenue la norme lors des grands rendez-vous internationaux.
Ne cherchez pas le présidant du Cameroun Paul Biya dans les couloirs des Nations unies, à New York, ces jours-ci. Tout au plus pourrez vous y croiser son représentant, le ministre des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella. Le chef de l’État n’a, lui, pas quitté le Cameroun et ne prononcera donc pas lui-même un discours à la tribune de l’organisation internationale.
À l’ONU : 20% de présence
Il faut dire que le présidant du Cameroun sait faire apprécier sa présence avec parcimonie. Investigative news a remonté les dix dernières années en épluchant les comptes-rendus officiels des visites à l’étranger, disponibles sur le site internet de la présidence, du président depuis l’année 2014. Et il est peu de dire que le chef de l’État du Cameroun semble peu goûter les rassemblements internationaux.
En ce qui concerne les Nations unies, monsieur Paul Biya n’a en effet assisté qu’à deux reprises à l’Assemblée générale annuelle tenue en septembre chaque année : en 2016 et 2017. Le reste du temps, soit 80 %, il a donc préféré confier le soin à ses ministres des Relations extérieures de s’exprimer à la tribune en son nom et en celui de son pays.
Monsieur Paul Biya a bel et bien voyagé outre-Atlantique récemment, mais c’était à l’occasion du sommet Etats-Unis Afrique de décembre 2022. Il avait été reçu avec ses pairs africains à la Maison-Blanche par le président américain Joe Biden. Mais son agenda, repris sur le site de la présidence camerounaise, ne garde aucune trace d’autres activités américaines ces dix dernières années.
À l’UA, zéro pointé (ou presque)
Autre rendez-vous : le sommet de l’Union africaine, qui a lieu quant à lui chaque début d’année en Éthiopie, au siège de l’organisation. Ici, le résumé est encore plus simple. Le présidant du Cameroun Paul Biya n’a pas assisté une seule fois au rassemblement d’Addis-Abeba durant la dernière décennie. Tout au plus s’est-il présenté au sommet entre l’UA et l’Union européenne à Bruxelles, en 2014, et à Abidjan, en 2017.
Cette même année 2017 aura été une année faste, si l’on s’en tient aux standards de monsieur Paul Biya, puisque le Camerounais a tout de même participé à deux autres rendez-vous internationaux durant ces douze mois, même si les formats étaient plus restreints : sur la sécurité régionale au Nigeria et avec la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale, à N’Djamena.
Outre un séjour à Pékin, pour un rassemblement Chinafrique en 2018, et un autre à Saint-Pétersbourg, pour le sommet Russie-Afrique de 2023, le président a essentiellement favorisé les pays francophones. Il a d’ailleurs participé au sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) à Dakar en 2014. Surtout, le Camerounais s’est rendu trois fois à Paris cette dernière décennie, pour des conférences sur le climat en 2015 et 2017, et sur la finance internationale, en 2023.