À quelques jours de la nouvelle session parlementaire de novembre, l’avenir de Boukar Abdourahim, puissant directeur de cabinet du président de l’Assemblée nationale Cavayé Yeguié Djibril, fait l’objet de toutes les spéculations dans les couloirs de l’Hôtel des députés.
À la demande du chef de l’État Paul Biya, le secrétariat général de la présidence de la République a instruit le président de l’Assemblée nationale de trouver un remplaçant à Boukar Abdourahim, sans toutefois proposer de nom. De nombreux députés se demandent en revanche si Cavayé Yeguié Djibril, affaibli par son grand âge, voudra se séparer d’un de ses plus fidèles collaborateurs, originaire comme lui de Tokomberé dans l’Extrême Nord du Cameroun.
Le Palais d’Étoudi souhaite ainsi calmer la fronde des parlementaires anglophones, qui remonte déjà à plusieurs semaines. Le 28 août, au cours d’une rencontre avec les populations de Tokomberé, Boukar Abdourahim s’était vanté d’avoir « arraché des mains d’un anglophone […] le poste de conseiller technique ».
Des propos qui ont suscité la colère de plus d’une dizaine d’élus originaires de la zone anglophone, principalement de la région Nord-Ouest. Dans un mémorandum de quatre pages daté du 5 septembre, ces députés ont appelé à des sanctions contre l’intéressé. L’affaire vient fragiliser un peu plus pour Boukar Abdourahim, qui avait déjà été épinglé dans le dossier des fausses correspondances attribuées au président de l’Assemblée nationale.