Le président de la transition Mahamat Idriss Déby a signé samedi 25 mars une grâce présidentielle en faveur de 380 des plus de 400 rebelles du Fact (Front pour l’alternance et la concorde) condamnés mardi dernier. Les rebelles avaient été condamnés à la prison à vie pour actes de terrorisme, atteinte à la sécurité nationale et atteinte à la vie du chef de l’État.
Ils avaient été arrêtés après la mort de l’ex-président Idriss Déby en 2021. Leur avocat, Me Francis Lokouldé, salue cette décision. « Nous ne pouvons que saluer cette décision prise par le président de la transition. Donc c’est un ouf de soulagement. Nous estimons que c’est un grand pas, sauf que nous tenons à souligner que ce n’est pas une grâce qui concerne tout le monde, parce que là, il n’y a que 380 accusés qui sont graciés », estime l’avocat.
Me Francis Lokouldé aurait aimé qu’elle touche tout le monde. Cinquante-cinq condamnés, dont le chef du Fact, Mahamat Mahdi Ali, ne sont pas concernés par cette grâce présidentielle.
« Mahamat Mahdi et sa suite ne sont pas concernés par cette mesure. Tous ceux qui sont condamnés par contumace ne sont pas concernés par cette grâce présidentielle, précise-t-il. On le comprend difficilement parce que là, si la grâce présidentielle devait être prise à l’endroit de tous les accusés, ça aurait pu être mieux. Or là, il y a un travail de tri qui a été fait. »
L’avocat ajoute : «On aimerait que tous ceux qui sont condamnés dans le cadre de ce procès soient graciés. Donc, si tant est que ce soit une politique de main tendue du gouvernement, nous souhaitons que cela soit général. »
De son côté, le gouvernement tchadien explique que l’engagement initial du chef de l’État était la libération des prisonniers de guerre. Et donc que les personnes condamnées par contumace, dont Mahamat Mahdi Ali, ne peuvent pas être concernées par cette grâce.
« L’engagement devant le peuple solennel a été la libération des prisonniers de guerre. Les personnes jugées par contumace ne sont pas des prisonniers de guerre. Ces discussions et ces débats pour revenir à la paix sont toujours ouverts, et la main reste tendue. Le chef de l’État montre par cet acte qu’il se place au-dessus de la mêlée et qu’il veut agir pour la paix et la réconciliation définitive du Tchad », explique Aziz Mahamat Saleh, porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication.
Juste après cette condamnation, « Mahamat Idriss Déby a pensé que c’était le moment de faire cet acte, qui plus est à une période importante pour le pays, avec cette période de pardon qu’appelle également cette période de ramadan. C’est, à mon avis, un acte fort, un acte qui a une symbolique assez importante pour la nation tchadienne, pour permettre réellement de pouvoir reconstruire sur de nouvelles bases », assure le porte-parole du gouvernement.