Ali Mahaman Lamine Zeine a rencontré le Premier ministre tchadien et le président de transition, Mahamat Idriss Déby Itno. Rien n’avait fuité avant l’annonce officielle.
Le chef du gouvernement formé à l’issue du coup d’État au Niger, Ali Mahaman Lamine Zeine, s’est rendu le 15 août au Tchad, où il a été reçu par le président de transition, Mahamat Idriss Déby Itno, ont annoncé le gouvernement et la présidence.
Ali Mahaman Lamine Zeine est arrivé à bord d’un avion militaire nigérien et a été accueilli à l’aéroport de N’Djamena par son homologue, Saleh Kebzabo, avant de rencontrer à la présidence le chef de l’État, selon un message et des photos diffusés par la primature et la présidence tchadiennes sur Facebook.
Après avoir rencontré Saleh Kebzabo, le Premier ministre tchadien à Ndjamena, Ali Mahaman Lamine Zeine a été reçu par le président. À la sortie de cette audience, il a fait une déclaration :
« Nous sommes arrivés porteurs d’un message du chef de l’État nigérien, le général Tiani, qui exprime sa solidarité et sa fraternité et nous demande de renouveler, tous, ce sentiment de bon voisinage et de bonne fraternité entre le Tchad et le Niger. Nous sommes dans un processus de transition. Nous avons expliqué les tenants et les aboutissants, réitéré toute notre disponibilité à rester ouverts et à échanger avec toutes les parties, mais aussi insisté sur la nécessaire indépendance de notre pays. Il faut qu’on le dise : c’est un pays souverain. Nous devrions discuter avec tous les partenaires qui le comprennent. Nous ne sommes pas fermés. Et de manière tout à fait déterminée, nous allons avancer avec l’aide de Dieu. Nous sommes dans un processus de transition, nous avons expliqué les tenants et les aboutissants, et réitéré notre disponibilité à rester ouvert et échanger avec toutes les parties, mais avons insisté sur l’indépendance de notre pays.»
Ali Mahaman Lamine Zeine, un économiste de formation qui a été ministre des Finances dans les années 2000, a été nommé il y a une semaine par les auteurs du coup d’État qui a renversé le 26 juillet le président élu Mohamed Bazoum, séquestré depuis. Rien n’avait fuité de cette visite avant l’annonce de l’arrivée du chef du gouvernement nigérien.
« Bon voisinage »
Le jour même de cette rencontre, plusieurs pays ont appelé à une résolution pacifique de la crise au Niger, à deux jours d’une réunion militaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) devant évoquer une possible intervention armée pour rétablir le président Bazoum.
Le président tchadien s’était rendu à Niamey le 30 juillet et était notamment apparu sur une photo partagée par le porte-parole du gouvernement, Aziz Mahamat Saleh, assis aux côtés du général Salifou Mody, l’une des figures du régime militaire nigérien.
La journée de mardi a également été marquée par un autre échange, cette fois par téléphone, entre le président russe, Vladimir Poutine, et le dirigeant d’une autre junte, le Malien Assimi Goïta. Selon Moscou, les deux hommes ont « souligné l’importance de régler la situation au Niger uniquement par des moyens pacifiques, politico diplomatiques ».