Après l’accord signé en juillet 2023 avec l’Union européenne, le président tunisien veut porter le dossier auprès de l’organisation panafricaine.
Le président tunisien, Kaïs Saïed, travaille à l’organisation d’un sommet migratoire en Afrique, moins d’un an après celui des dirigeants des pays méditerranéens consacré à la question, réunis en juillet 2023, à Rome, par la cheffe de l’État italien, Giorgia Meloni. Kaïs Saïed abordera ce dossier lors de sa visite en Mauritanie, qui doit avoir lieu avant le mois de ramadan. Il s’agira d’ailleurs de son premier déplacement en Afrique de l’Ouest. Le président tunisien souhaite que le rendez-vous soit organisé sous l’égide de l’Union africaine (UA), présidée depuis le mois de février par son homologue mauritanien, Mohamed Ould Ghazouani, présent lui aussi au sommet de Rome.
Le ministère mauritanien des affaires étrangères de Mohamed Salem Ould Merzoug a d’ores et déjà commencé à plancher sur la faisabilité de ce rendez-vous, qui serait organisé conjointement avec l’Union européenne (UE). Le président du Conseil européen, Charles Michel, avait également fait le déplacement à Rome, tout comme la patronne de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Cette dernière s’est par ailleurs rendue à Nouakchott, à la mi-février, pour évoquer les contours d’un accord migratoire avec Mohamed Ould Ghazouani.
Propos polémiques
La tenue de ce sommet sous la houlette de l’organisation panafricaine était d’ailleurs l’un des objectifs de la candidature avortée de Kaïs Saïed à la présidence de l’UA. Reste que le président tunisien devra faire oublier ses propos polémiques tenus en février 2023 sur les migrants subsahariens en situation irrégulière, très mal accueillis par plusieurs de ses homologues. Le ministre tunisien des affaires étrangères, Nabil Ammar, s’est employé ces derniers mois à déminer le terrain sur ce sujet, notamment avec la Guinée.
En juillet 2023, l’UE et la Tunisie ont signé un mémorandum d’entente sur un partenariat stratégique et global. L’accord, controversé, prévoit un important volet consacré à la lutte contre la migration irrégulière ainsi que des investissements européens dans le domaine énergétique.