À moins de deux semaines du scrutin décisif du 8 septembre, le gouvernement de François Bayrou semble engagé dans une course contre la montre dont l’issue paraît déjà écrite. L’annonce du Premier ministre, faite le 25 août lors d’une conférence de presse à Matignon, d’engager la responsabilité de son gouvernement devant l’Assemblée nationale, a déclenché une onde de choc politique. Ce vote de confiance, prévu par l’article 49 alinéa 1 de la Constitution, pourrait bien marquer la fin d’un exécutif déjà fragilisé par les divisions internes et l’hostilité croissante des oppositions[](https://lcp.fr/actualites/vote-de-confiance-pourquoi-les-chances-du-gouvernement-bayrou-de-se-maintenir-sont « 1 »)[](https://www.lexpress.fr/politique/en-direct-vote-de-confiance-le-gouvernement-en-sursis-fait-sa-rentree-XI6ZJSBE5RHOPC7FUWIB4EAREA/ « 2 »).
Une arithmétique impitoyable
Sur le papier, les chiffres sont sans appel. Les groupes d’opposition – du Rassemblement national (123 députés) à La France insoumise (71), en passant par les socialistes (66), les écologistes (38) et les communistes (17) – totalisent 330 voix contre, sur une Assemblée composée de 574 parlementaires[](https://lcp.fr/actualites/vote-de-confiance-pourquoi-les-chances-du-gouvernement-bayrou-de-se-maintenir-sont « 1 »). À cela pourraient s’ajouter les députés non-inscrits (11) et une majorité du groupe Liot (23), qui a déjà annoncé qu’il ne voterait pas la confiance[](https://lcp.fr/actualites/vote-de-confiance-pourquoi-les-chances-du-gouvernement-bayrou-de-se-maintenir-sont « 1 »).
Face à ce bloc, les soutiens du gouvernement – Ensemble pour la République, Droite républicaine, Démocrates et Horizons – ne rassemblent que 210 sièges. L’écart est abyssal, et les marges de manœuvre quasi nulles, même en cas d’abstentions stratégiques[](https://lcp.fr/actualites/vote-de-confiance-pourquoi-les-chances-du-gouvernement-bayrou-de-se-maintenir-sont « 1 »).
Une opinion publique en rupture
Le rejet du gouvernement ne se limite pas aux bancs de l’Assemblée. Un sondage Elabe pour BFMTV révèle que 72 % des Français souhaitent que François Bayrou échoue à obtenir la confiance[](https://www.ladepeche.fr/2025/08/26/vote-de-confiance-plus-de-7-francais-sur-10-souhaitent-que-le-gouvernement-de-francois-bayrou-nobtienne-pas-la-majorite-12894757.php « 3 »). Le projet de budget 2026, jugé inefficace par 76 % des sondés et injuste par 82 %, cristallise les critiques. Même parmi les électeurs de droite, le soutien est loin d’être unanime[](https://www.ladepeche.fr/2025/08/26/vote-de-confiance-plus-de-7-francais-sur-10-souhaitent-que-le-gouvernement-de-francois-bayrou-nobtienne-pas-la-majorite-12894757.php « 3 »).
Une bataille de communication
Conscient de l’impasse, François Bayrou multiplie les interventions médiatiques. « Les députés ont treize jours pour choisir entre le chaos ou la responsabilité », a-t-il plaidé, promettant de se battre « comme un chien » pour convaincre[](https://www.lexpress.fr/politique/en-direct-vote-de-confiance-le-gouvernement-en-sursis-fait-sa-rentree-XI6ZJSBE5RHOPC7FUWIB4EAREA/ « 2 »). Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, tente de défendre le plan d’économies de 44 milliards d’euros, tout en ouvrant la porte à des ajustements[](https://www.france24.com/fr/france/20250826-direct-bayrou-gouvernement-confiance-dissolution-politique-france « 4 »).
Mais les oppositions ne se contentent pas de refuser la confiance. Jean-Luc Mélenchon appelle à la destitution d’Emmanuel Macron, estimant que « le chaos, c’est Macron »[](https://www.france24.com/fr/france/20250826-direct-bayrou-gouvernement-confiance-dissolution-politique-france « 4 »). À droite, Marine Le Pen réclame une nouvelle dissolution de l’Assemblée, tandis que les socialistes se préparent à toute éventualité, sans exclure une alliance tactique pour faire barrage à l’extrême droite[](https://www.lexpress.fr/politique/en-direct-vote-de-confiance-le-gouvernement-en-sursis-fait-sa-rentree-XI6ZJSBE5RHOPC7FUWIB4EAREA/ « 2 »).
Et après ?
Si le gouvernement est renversé, plusieurs scénarios s’ouvrent. Emmanuel Macron pourrait nommer un nouveau Premier ministre issu du bloc central, comme Sébastien Lecornu[](https://www.centrepresseaveyron.fr/2025/08/27/vote-de-confiance-du-8-septembre-quels-sont-les-scenarios-possibles-en-cas-de-chute-du-gouvernement-bayrou-12895555.php « 5 »). Une autre option serait un gouvernement d’unité nationale, mais les fractures politiques rendent cette hypothèse peu probable. Enfin, une dissolution de l’Assemblée, bien que redoutée, reste sur la table[](https://www.centrepresseaveyron.fr/2025/08/27/vote-de-confiance-du-8-septembre-quels-sont-les-scenarios-possibles-en-cas-de-chute-du-gouvernement-bayrou-12895555.php « 5 »).
Dans tous les cas, le 8 septembre s’annonce comme un tournant majeur. À défaut de majorité, François Bayrou devra remettre sa démission, plongeant la France dans une nouvelle séquence d’incertitude politique. Et cette fois, les marges de manœuvre semblent plus étroites que jamais.